Berger un jour, berger toujours (??)

Salut Géraldine,
 
     Cette fois-ci un petit mail pour toi toute seule parce que ton dernier mail m'a fait vachement du bien. Sous prétexte que je vis un truc soi disant "exceptionnel" les gens n'osent plus me raconter leur quotidien qui d'un coup leur parait bien banal !!. Et ben maintenant je sais que tout ces petits trucs qui ont l'air de rien, qui sont la vie de tous les jours, font du bien à ceux qui sont loin. Alors raconte-moi encore tes travaux de tapisserie et de peinture et tout ce qui te passe par la tête, c'est bon pour mon moral !!!
 
     Tiens, voilà ma dernière aventure:
Lundi j'ai été sur l'île longue pour rabbattre les moutons.
J'ai fait la connaissance d'un drôle de mec, un mec à enfermer en urgence, ce doit être pour ça qu'il passe 4 mois seul, sur une île peuplée de moutons: le berger. Il a profité des 2h30 du voyage en chaland pour nous briefer sur la manip. Un bon discours bien militaire comme ça faisait longtemps que j'en avais entendu, en y réfléchissant justement, ça doit dater de mon service militaire. A la fin on n'a pas chanté la Marseillaise mais si quelqu'un l'avait chantonné, le berger aurait sûrement eu la larme à l'oeil.

     Le chaland nous a laissé au nord-ouest de l'île et il s'agissait donc de rabattre les moutons vers un "enclos" près de la cabane, port Bizet. J'ai mis enclos entre guillemets car l'enclos en question fait quand même plusieurs hectares. Et là, il y a le portail, le graal à atteindre, quand on aura fait passer quelques centaines de tête par là ce sera l'euphorie. Comme tout graal qui se respecte...on ne l'atteindra jamais!
Nous sommes 12 à avancer en ligne. L'île doit faire deux kilomètres de large, une quinzaine de long mais nous on ne travaille "que" sur 5 kilomètres. Au début impeccable, devant notre progression les petits troupeaux en font des plus gros et bientôt un énorme. (bientôt c'est vite dit là on en est déjà à 1h30 de marche). Ca a commencé à merdouiller sur le chemin du retour quand un mouton de tête a décider de prendre la tangente, en courant.
     Deux trucs à savoir:
- Un mouton ça court plutôt vite, en tout cas plus vite qu'un homme.
- Un mouton qui voit un autre mouton courir, ça se met à courir en suivant le précédent.
 Petit troupeau deviendra grandTout ça, ça fait un troupeau de 500 moutons qui se met à galoper, pas du tout dans la bonne direction, y'a douze gugus qui courent dans tous les sens pour les rattraper, peine perdue, tout est à recommencer.
     Je passe les détails, mais au bout de 4h de marche, on a réussi à refaire 2 troupeaux, puis un seul gros, et tant bien que mal à arriver à 50 mètres du portail, avec plusieurs centaines de bêtes qu'on maitrisait très bien. Et là le berger, je ne sais pas ce qu'il a foutu, personne n'a compris, mais dans une manoeuvre d'anthologie, il nous a dispersé le troupeau, en quelques secondes on a vu les moutons s'enfuir, on a été plusieurs à rester bouche-bée en se demandant ce qu'il avait dans la tête, le mec. Je ne te parle même pas de son chien, un clébard qui court vachement après les oiseaux mais les moutons c'est pas son truc.
 Moutons Bizets sur l'île longue
     Bref, on est rentrés bredouille, pas un mouton dans l'enclos !! Bon, ces moments là, au bout du compte, je sais qu'ils vont faire des supers souvenirs, alors je ne vais pas me plaindre.
 
     Un peu de culture avant de finir: La cabane s'appelle port Bizet, premièrement parce que c'est un tout petit port, deuxièmement parce que Bizet c'est le nom de la race des moutons qui paturent sur l'île longue. A l'origine ils viennent du massif central.

 Wouah c'est moi sous le casque de pimpon
     Ce matin j'ai fait une manip "pompiers". Bon j'ai surtout appris à me servir d'un extincteur, sur feu réel quand même, j'ai pas encore les photos mais tu verras je suis vachement beau dans ma combi de pompier avec le casque et tout.
 
     Quand j'y pense, tout ça me fait plein de petites expériences nouvelles et très sympas: un jour berger, un jour pompier, une fois éboueur (si, si c'est une chance de connaître ça), une autre fois pêcheur à la cuillère. J'ai "manipé" sur les manchots, sur les éléphants de mer. J'ai fait un stage de boulangerie, la toubib va m'apprendre à me servir d'un défibrilateur....Même coté boulot, j'apprends plein de choses.
Tout ça ensemble ça bouge bien les neurones,... et c'est bon !!!!
 
     Demain je repars pour onze jours de manip (!!), dans le froid et la crasse, la pluie probablement, ma parole j'ai dû y prendre goût.
 
A bientôt Géraldine
bisous bisous
Didou






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