- Et pour commencer celle-ci, de Pedro Almodovar:
"Dans la vie ce que je veux, c'est faire ce que je veux faire"
Je m'applique à çà et ça n'est pas si facile. Il y a autre chose à faire de nos vies que profiter du "rose qu'on nous propose" comme dirait Souchon.
- La suivante m'a particulièrement touché lorsque je l'ai lu. C'est qu'à 17 ans j'avais une mobylette bleue; et lorsque je n'avais pas cours, je suivais le canal du midi jusqu'à St Jory. Je montais sur un pont qui l'enjambait et je regardais la gare de triage, les trains que les cheminots assemblaient. Bon sang ce que j'ai rêvé d'y grimper avant qu'ils ne partent ! Et voici donc ce qu'écrit RL Stevenson à sa mère, au XIXéme siècle:
"Tu dois comprendre que je serai plus ou moins un nomade jusqu'à la fin de mes jours: tu ne peux pas savoir à quel point j'en ai eu envie autrefois; comment j'allais regarder les trains en partance, et j'étais là, qui désirais si fort partir avec eux. Je dois être quelque part un vagabond"
- Alors celle-là a été entendue dans le mythique western "Les 7 mercenaires". Il me semble que c'est Steeve Mc Queen qui la prononce. Y'a des jours où c'est bon de se foutre des convenances, de suivre sa voie, au risque de se planter:
"Un jour j'ai vu un homme nu qui s'est jeté contre un cactus. Je lui ai demandé mais pourquoi as-tu fait ça ?? il m'a répondu: à un moment l'idée m'a traversé l'esprit"
- Sur le ronron du quotidien et, il faut bien le dire, sur le confort du ronron du quotidien, il y a celle-là de Nicolas Bouvier dans "l'usage du monde". Il parle de nos confrontations avec l'inconnu au cours des voyages :
"C'est si doux les vieilles habitudes, même celles qui vous oppriment. Plutôt un malheur familier que ces nouveautés insolites"
et toujours dans le même ouvrage:
"En route le mieux c'est de se perdre. Lorsqu'on s'égare, les projets font place aux surprises, et c'est alors que le voyage commence"
et enfin, Bouvier me rappelle pourquoi j'aime tant le voyage:
"Le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs"
- Un truc que je garde toujours à l'esprit, un peu trop peut-être pour un truc si peu gai... (extraite de "Amour" de M. Haenecke):
"Ca se passera comme ça s'est toujours passé. Ca ira de mal en pis. Ca durera, et puis un jour ce sera fini"
- Bon, celle-ci de Syvain Tesson ("Dans les forêts de Sibérie") me fait franchement rire moi qui vient de quitter la première station météo installée dans la quatrième dimension:
"Ces stations météorologiques sont des rampes de lancement vers l'hôpital psychiatrique"
Je reviens un peu dans le tristounet et le mélancolique pour la dernière, toujours de S. Tesson. Mais on me demande souvent pourquoi je bouge autant. Il y a peut être un peu de ça:
"Les hommes qui ressentent douloureusement la fuite du temps ne supportent pas la sédentarité. En mouvement, ils s'apaisent. Le défilement de l'espace leur donne l'illusion du ralentissement du temps"
Bon y'a un peu de ça, mais pas que